Présentation de l’exposition

1001 Reasons to dis(OBEY) est la plus grande rétrospective jamais réalisée autour de l’artiste Shepard Fairey.

Depuis son premier autocollant réalisé en 1989 jusqu’à ses travaux les plus récents, l’exposition réunit plus de mille pièces. Entre œuvres graphiques produites sur différents supports, films, objets (tee-shirts, skateboards…), elle rend compte de l’ampleur de la carrière de l’artiste.

Durant quatre mois, l’authenticité des salles du musée Guimet se voit renouvelée par les travaux de ce pionnier du street art. Pour enrichir son expérience, le visiteur pourra profiter de visites guidées, de conférences, ou encore d’ateliers (scolaires inclus).

Exposition obey à Lyon

The Medium Obedience problems.

Screen Print, 1999.

Sections de L’exposition “1001 Reasons to (dis)OBEY”

Obey - antibush

SECTION 1

UN ART ENGAGÉ

Cette section témoigne de la force d’opinion de Shepard Fairey face à la scène politique aux Etats-Unis. Ses œuvres soutiennent ou dénoncent les actualités de la politique américaine. Il est la preuve vivante que l’engagement, le militantisme, le courage politique et l’art peuvent faire bon ménage !

Si la critique a toujours été facile, dénoncer les choses odieuses, la manipulation ou la corruption n’est pas à la portée de tous. Shepard Fairey s’y emploie dès ses débuts avec des œuvres qui mettent en perspective la politique américaine avec l’utilisation des fonds publics, le droits des minorités ou des causes bien particulières qu’il décide de soutenir.

Certaines œuvres viennent par exemple au secours de street artistes sur lesquels l’administration s’acharne avec des peines de prison ferme et des amendes faramineuses.

Mais les plus culottées, sont les pièces qui viennent contrecarrer la communication officielle de la Maison Blanche sur les ennemis de la nation comme Saddam Hussein ou la guerre en Irak. À partir de 2001 les présidents américains Nixon et Reagan commencent à apparaître sur quelques œuvres de Shepard Fairey, mais lorsque Georges Bush Junior devient président, l’artiste a suffisamment de notoriété pour oser afficher frontalement ses opinions sur celui-ci et ses choix politiques.

L’Amérique est alors passée en revue, et des œuvres sur la guerre du Golfe de 2003, sur le port d’armes ou la quête insatiable du pétrole apparaissent sur les murs et le site de l’artiste. Les symboles mêmes de la première puissance mondiale sont revisités par ce dernier pour finir en apothéose lors de l’exposition E Pluribus Venom à New York en 2007. Alors que beaucoup de street artistes se cachent sous couvert d’anonymat dès lors qu’ils ont une pratique attaquable pénalement, Shepard Fairey assume dès le début de sa carrière son modus operandi comme l’ensemble de ses œuvres à visage découvert.
Il est la preuve vivante que l’engagement, le militantisme, le courage politique et l’art peuvent faire bon ménage !

Légende œuvre de section: Fairey Anti-Bush, 2003.
Légende œuvre du texte : OBEY Fist, 2019.

ENGLISH VERSION

SECTION 1 COMMITTED ART

This section is a testament to Shepard Fairey's strength of feeling about the political scene in the United States. His works support or denounce current events in American politics.
He is living proof that commitment, activism, political courage and art can go hand in hand!

If criticism has always been easy, denouncing odious things, manipulation or corruption is not for everyone. Shepard Fairey has been doing this since his beginnings with works that put American politics into perspective with the use of public funds, the rights of minorities or particular causes that he decides to support.

Some of his works come to the rescue of street artists on whom the administration is persecuting with prison sentences and huge fines.

But the most audacious are the pieces that counteract the official communication of the White House on the enemies of the nation like Saddam Hussein or the war in Iraq. Starting in 2001, U.S. presidents Nixon and Reagan began to appear on some of Shepard Fairey's works, but when George Bush Junior became president, the artist had enough notoriety to dare to display his opinions on him and his political choices.

America is then reviewed, and works on the Gulf War of 2003, on the carrying of weapons or the insatiable quest for oil appear on the walls and the artist's website. The very symbols of the world's first power are revisited by the latter to end in apotheosis during the exhibition E Pluribus Venom in New York in 2007. While many street artists hide under the cover of anonymity when they have a practice that is subject to criminal prosecution, Shepard Fairey has assumed his modus operandi from the beginning of his career, as well as all of his works, with an open face. He is living proof that commitment, activism, political courage and art can go hand in hand!

Section caption: Fairey Anti-Bush, 2003.
Text caption: OBEY Fist, 2019.

SECTION 5

ÉCOLOGIE

La cause écologique a toujours été pour lui une préoccupation importante. Son objectif ?
Participer à une prise de conscience collective.
Il met donc sa renommée au service de son engagement, en s’attaquant notamment aux lobbies et en n’hésitant pas à dénoncer la corruption qu’ils exercent sur nos sociétés.

Outre son engagement pour l’écologie dès 1997, c’est à partir de 2008 que Shepard Fairey commence à vraiment « peser » dans la balance des projets qu’il décide de soutenir. Suite à sa rencontre avec le président Barack Obama dont l’équipe de campagne décide d’utiliser le visuel créé par l’artiste comme poster officiel, la notoriété de Shepard franchit un cap. S’il n’utilise pas cette opportunité pour faire exploser la côte de son travail (les prix de ses œuvres restent identiques à ceux pratiqués précédemment), cela va néanmoins augmenter son pouvoir de persuasion et de porte-parole des causes qu’il se met à défendre. Il milite ardemment contre le projet de l’oléoduc Keystone XL entre le Canada et le Texas et salue la décision de Barack Obama de rejeter ce projet. L’écologie est concernée de deux façons par l’engagement de Shepard : non content de mettre en avant le réchauffement climatique, les énergies propres ou le capitaine Paul Watson (porte parole de l’organisation protectrice des baleines et contre la pêche intensive en mer Sea Shepherd), l’artiste milite aussi très activement contre les lobbys du secteur « Oil & Gas ».

Au travers de nombreuses sérigraphies, il dénonce leur influence sur la politique américaine, tant au niveau de la corruption des sénateurs que dans la construction de thèses climato-sceptiques. En s’attaquant aux lobbys, grâce à son art ou par le biais d’interviews, Shepard fait tout ce qu’il peut pour une prise de conscience collective. Pour lui, c’est uniquement par le rassemblement que de réels changements se produiront pour la survie de notre planète. C’est d’ailleurs à ce titre qu’il participe à des évènements internationaux comme la COP 21 (Paris, novembre 2015). A cette occasion il décore la Tour Eiffel d’un immense globe de huit mètres de diamètre. Une bonne façon de mener à bien sa mission et d’être interviewé dans de nombreux magazines pour faire passer au plus grand nombre ses messages pour la santé de notre monde.

Légende œuvre de section : Paradise Lost, 2022.
Légende œuvre du texte : FLOWER POWER (BLUE), 2021.

ENGLISH VERSION

SECTION 5 ECOLOGY

The ecological cause has always been an important concern for him. His objective?
To participate in a collective awareness.
He therefore puts his fame at the service of his commitment, by attacking lobbies and not hesitating to denounce the corruption they exert on our societies.

In addition to his commitment to ecology since 1997, it is from 2008 that Shepard Fairey begins to really "weigh" in the balance of projects he decides to support. Following his meeting with President Barack Obama, whose campaign team decided to use the visual created by the artist as an official poster, Shepard's notoriety reached a new level. If he does not use this opportunity to explode the price of his work (the prices of his works remain identical to those previously practiced), it will nevertheless increase his power of persuasion and spokesman for the causes he begins to defend. He militates ardently against the Keystone XL oil pipeline project between Canada and Texas and welcomes Barack Obama's decision to reject this project. The ecology is concerned in two ways by the commitment of Shepard: not content to highlight global warming, clean energy or Captain Paul Watson (spokesman for the organization protecting whales and against intensive fishing at sea Sea Shepherd), the artist is also very active against the lobbies of the "Oil & Gas" sector.

Through numerous serigraphs, he denounces their influence on American politics, both in the corruption of senators and in the construction of climate-sceptic theses. By attacking the lobbies, through his art or through interviews, Shepard does everything he can to raise collective awareness. For him, it is only by coming together that real changes will occur for the survival of our planet. It is in this capacity that he participates in international events such as COP 21 (Paris, November 2015). On this occasion he decorated the Eiffel Tower with a huge globe of eight meters in diameter. A good way to carry out his mission and to be interviewed in many magazines to pass on his messages for the health of our world to the greatest number.

Section caption: Paradise Lost, 2022.
Text caption: FLOWER POWER (BLUE), 2021.

Shepard Fairey, Obey, naissance d'une marque

SECTION 9

NAISSANCE D’UNE MARQUE : OBEY

Entre la fin des années 60 et le début des années 80, de plus en plus de médias alternatifs voient le jour. Le skateboard est en vogue et la planche devient elle aussi un support sur lequel les artistes peuvent créer – une véritable « board culture » apparaît. Dans ce contexte et grâce à son apprentissage de la sérigraphie à la Rhode Island School of Design, Shepard Fairey devient à son tour un artiste qui investit la ville. D’abord, il la décore avec son autocollant d’Andre The Giant, puis il l’habille, réutilisant ce visuel sur des vêtements.

Panneau 1
De la fin des années 60 au début des années 80, les seuls visuels qui trouvent leur place dans les canaux de diffusion de l’art sont ceux des artistes présentés en galerie. Tous les autres courants artistiques doivent trouver leur mode de diffusion, de promotion, de rencontre avec leur public. Dès lors, les médias alternatifs naissent en fonction des supports nécessaires aux artistes. Le cinéma alternatif, déjà existant avec les séries Z (séries B réalisées sans aucun moyen), se met à exister mais a beaucoup de mal à échapper à la censure. La littérature a toujours réussi à s’en sortir avec les livres interdits et une diffusion sous le manteau depuis que Gutenberg a inventé l’imprimerie. La Beat Génération se fera un honneur de défendre cette littérature avant-gardiste et dérangeante pour la bourgeoisie conservatrice et bien pensante de l’époque. Le dessin et la bande dessinée alternative sont néanmoins ceux qui arrivent à mettre en place un véritable réseau d’impression et de diffusion de BD underground. Sans moyen, les éditions ZAP comix, Cocaïne comix et beaucoup d’autres moins emblématiques se diffusent de la côte Est à la côte Ouest en moins d’une semaine, et arrivent en Europe sous 3 à 5 semaines. Seules quelques librairies les proposent mais c’est suffisant pour que les noms de Robert Crumb, Robert Williams, les frères Shelton et bien d’autres dessinateurs deviennent des références internationales du fanzine et de la BD alternative. Le seul réseau existant et permettant la diffusion d’images dans le monde entier est celui de la musique… jusqu’en 1980, les créateurs d’affiches de concert et de couvertures d’albums de musique sont les seuls artistes qui arrivent à faire connaître leur travail instantanément dans tous les pays occidentalisés. Et parmi ces créateurs, certains graffiti artistes se voient confier les pochettes de disques de punk, de rap ou de funk.

Panneau 2
Tout début 80, un nouveau support à la créativité des artistes s’offre à certains d’entre eux : les planches de skate. Celles-ci se transforment radicalement en deux ans et passent de l’objet oblong et très fin à des planches très larges, permettant de recevoir une véritable œuvre d’art directement sérigraphiée sur la planche. Au même titre que les musiciens avec les visuels de leurs pochettes de disques, ce sont souvent les skateurs eux-mêmes qui choisissent l’artiste qui s’occupera de « leur déco ». Ainsi va naître toute une batterie d’artistes associés au monde du skate et dont les jeunes fans, déjà très nombreux au début des années 80 avec le boom de la discipline, s’imprègnent de la créativité des artistes à chaque passage dans leur skateshop local. Les décos des planches changent tous les 3 mois, et les artistes rivalisent d’inventivité et de style à chaque nouvelle « saison » de planche. Que l’on vive à NY, Los Angeles, Tokyo, Sydney, Londres ou Paris, les mêmes planches arrivent en même temps dans les magasins et les arrivages sont attendus avec beaucoup d’enthousiasme par les pratiquants. Une véritable esthétique naît de cette culture qui s’enrichit instantanément de toute une panoplie d’autocollants et de tee-shirts. À la fin des années 80 c'est l'industrie du snowboard qui prend son envol, offrant des surfaces encore plus grandes aux artistes et surtout un sport techniquement plus accessible que le skate et qui explose littéralement en termes de popularité. La Board Culture est née, avec ses athlètes et ses artistes, et surtout son propre réseau de diffusion de visuels, que ce soit sur les planches, les vêtements et grâce à la presse spécialisée qui vit de très beaux jours.

Panneau 3
Shepard Fairey crée ses premiers tee-shirts et autres déco de skate à 14 ans, dans son garage à Charleston – Virginie, en 1984. Quand il rentre à la Rhode Island School of Design en 1989, il y apprend la sérigraphie et s’approprie instantanément ce média qui lui correspond parfaitement.

C’est l’outil professionnel avec lequel sont faits tous les tee-shirts, autocollants et décorations de planches de skate à l’époque. Dès lors il habille les murs de la ville de Providence ainsi que les skateurs de son équipe, qui sillonnent les villes alentour en skatant affublés des premiers tee-shirt fait maison, tout en collant furtivement l’autocollant Andre The Giant sur le mobilier urbain. Vinyle autocollant, papier et tee-shirts sont les seuls médias auxquels l’artiste a accès pour la diffusion de son art.

Le même cadre de sérigraphie pourra à la fois servir à imprimer un tee-shirt tout comme une affiche à coller sur une rampe de skate ou dans la rue. L’important est que cela se voit, que l’image se diffuse, qu’elle suscite l’attention et l’intérêt, qu’elle ne laisse personne indifférent ! La marque Obey the Giant est née avec les premiers tee-shirts dédiés aux skateurs de Providence. Sans la moindre prétention et de manière non officielle, il y a bientôt 35 ans de cela.

Il faudra attendre 2001 pour que les volumes de vêtements demandés à l’artiste le poussent à créer une entité juridique propre dédiée à la partie uniquement vestimentaire de son travail visuel. Bien avant de vendre un tee-shirt, Shepard proposait déjà un visuel se déplaçant avec et sur le militant qui le portait. Cette démarche est complémentaire de la production d’affiches sérigraphiées et permet de toucher un public bien plus large. Si le visuel est bon, les personnes qui le rencontreront, que ce soit sur un mur, dans une exposition ou sur le dos de quelqu’un, resteront imprégnés de celui-ci et alors pourra commencer la réflexion sous-jacente autour de l’œuvre.

Panneau 4
Aujourd’hui la marque vit toute seule ; naguère uniquement alimentée des œuvres originales de l’artiste, aujourd’hui elle est devenue une source de revenus non négligeable pour celui-ci qui y consacre quelques visuels chaque saison. Si la marque se réclame d’une éthique irréprochable, les vêtements précédemment fabriqués aux USA sont dorénavant confectionnés dans les pays du sud- est asiatique, mais toujours accompagnés du manifeste de l’artiste et de l’affirmation que la totalité de l’argent récolté pas l’artiste est réinjectée dans son travail autour du street art :

Manifeste

La campagne OBEY peut s’expliquer comme une expérience de phénoménologie. La première raison de la phénoménologie est de réveiller l’envie de questionner notre environnement. La Campagne Obey a pour but de stimuler la curiosité et d’amener les gens à réfléchir sur la campagne et sur leur relation à leur environnement. Parce que les gens ne sont pas habitués à voir de la publicité ou de la propagande dont la motivation n’est pas explicite, la rencontre fréquente de la propagande Obey provoque potentiellement de la frustration, mais revitalise aussi la perception du passant et son attention pour le détail. Initier la réflexion intellectuelle de déconstruction du processus d’absorption de l’image est la finalité. Tout cela au nom du plaisir et de l’observation. Le médium est le message.

Légende œuvre de section : They Live, 2011.
Légende œuvre du texte : The Future Is Equal, 2022.

ENGLISH VERSION

SECTION 9 BIRTH OF A BRAND: OBEY

Between the end of the 60's and the beginning of the 80's, more and more alternative media were born. Skateboarding was in vogue and the board itself became a medium on which artists could create - a true "board culture" emerged. In this context and thanks to his training in silkscreen printing at the Rhode Island School of Design, Shepard Fairey became an artist who took over the city. First, he decorated it with his Andre The Giant sticker, then he dressed it, reusing this visual on clothes.

Panel 1
From the late 1960s to the early 1980s, the only visuals that found their way into the channels of art dissemination were those of artists presented in galleries. All the other artistic currents must find their mode of diffusion, promotion, meeting with their public. From then on, the alternative media are born according to the supports necessary to the artists. The alternative cinema, already existing with the series Z (series B carried out without any means), starts to exist but has much evil to escape the censorship. Literature has always managed to get by with forbidden books and an underground distribution since Gutenberg invented the printing press. The Beat Generation would make a point of defending this avant-garde literature, which was disturbing to the conservative and right-thinking bourgeoisie of the time. Nevertheless, the alternative comics are the ones who manage to set up a real network of printing and distribution of underground comics. Without any means, the editions ZAP comix, Cocaine comix and many other less emblematic ones spread from the East to the West coast in less than a week, and arrive in Europe within 3 to 5 weeks. Only a few bookstores carry them, but that's enough for the names of Robert Crumb, Robert Williams, the Shelton brothers and many other artists to become international references for fanzines and alternative comics. The only existing network allowing the diffusion of images all over the world is the one of music... until 1980, the creators of concert posters and music album covers are the only artists who manage to make their work known instantly in all the Westernized countries. And among these creators, some graffiti artists are entrusted with the covers of punk, rap or funk records.

Panel 2
At the beginning of the 80's, a new support for the creativity of the artists is offered to some of them: the skateboards. These boards are radically transformed in two years and pass from the oblong and very thin object to very wide boards, allowing to receive a real work of art directly screen printed on the board. Just like musicians with the visuals of their record sleeves, it is often the skateboarders themselves who choose the artist who will take care of "their decoration". Thus, a whole battery of artists associated with the skateboarding world was born, and the young fans, already very numerous in the early 80's with the boom of the discipline, soaked up the creativity of the artists at each visit to their local skateshop. The decorations of the boards change every 3 months, and the artists compete of inventiveness and style with each new "season" of board. Whether you live in New York, Los Angeles, Tokyo, Sydney, London or Paris, the same boards arrive at the same time in the stores and the arrivals are awaited with great enthusiasm by the skaters. A real aesthetic was born from this culture which was instantly enriched by a whole range of stickers and T-shirts. At the end of the 80's, the snowboard industry took off, offering even larger surfaces to artists and above all a sport that was technically more accessible than skateboarding and that literally exploded in terms of popularity. The Board Culture was born, with its athletes and artists, and above all its own network of visuals, whether on boards, clothing and thanks to the specialized press, which is living a very beautiful day.

Panel 3
Shepard Fairey created his first T-shirts and other skateboarding decorations at the age of 14, in his garage in Charleston, Virginia, in 1984. When he returned to the Rhode Island School of Design in 1989, he learned silk-screening and instantly adopted this medium, which suited him perfectly.

It is the professional tool with which all the T-shirts, stickers and skateboard decorations are made at the time. From then on, he dressed the walls of the city of Providence as well as the skaters of his team, who travelled around the cities wearing the first homemade tee-shirts, while stealthily sticking the Andre The Giant sticker on the street furniture. Self-adhesive vinyl, paper and T-shirts are the only media to which the artist has access for the diffusion of his art.

The same silkscreen frame can be used to print a t-shirt as well as a poster to stick on a skateboard ramp or in the street. The important thing is that the image is seen, that it spreads, that it arouses attention and interest, that it leaves no one indifferent! The Obey the Giant brand was born with the first t-shirts dedicated to skateboarders in Providence. Without any pretension and in an unofficial way, almost 35 years ago.

It wasn't until 2001 that the volume of clothing required of the artist led him to create his own legal entity dedicated to the clothing portion of his visual work. Long before selling a T-shirt, Shepard was already proposing a visual that moved with and on the activist who wore it. This is complementary to the production of screen printed posters and allows for a much wider audience to be reached. If the visual is good, the people who encounter it, whether on a wall, in an exhibition or on someone's back, will remain imprinted with it and then can begin the underlying reflection around the work.

Panel 4
Today the brand lives on its own; once fed only by the artist's original works, today it has become a significant source of income for the artist, who devotes a few visuals to it each season. If the brand claims to be ethically impeccable, the clothes previously made in the USA are now made in South East Asian countries, but always accompanied by the artist's manifesto and the statement that all the money collected by the artist is reinjected into his work around street art:

Manifesto

The OBEY campaign can be explained as an experiment in phenomenology. The first reason for phenomenology is to awaken the desire to question our environment. The Obey Campaign aims to stimulate curiosity and get people to think about the countryside and their relationship to their environment. Because people are not used to seeing advertising or propaganda whose motivation is not explicit, frequent encounters with Obey propaganda potentially cause frustration, but also revitalize the passerby's perception and attention to detail. Initiating the intellectual reflection of deconstructing the process of image absorption is the goal. All this in the name of pleasure and observation. The medium is the message.

Section caption: They Live, 2011.
Text caption: The Future Is Equal, 2022.

Obey, influence artistique

SECTION 2

INFLUENCES ARTISTIQUES

Pour créer, Shepard Fairey puise, à la manière d’un DJ, des éléments graphiques dans de nombreuses œuvres de l’histoire de l’art, de la photographie ou l’iconographie communiste. Ces sources d’inspiration très fortes font la démonstration qu’une œuvre d’art se construit autour des influences visuelles de l’artiste qui crée.

Avant toute chose, Shepard Fairey commence par créer sa propre icône en 1989. Ce n’est qu’ensuite qu’il va décliner le visuel de son message autour de l’idée de propagande urbaine en s’inspirant des maîtres de l’iconographie dans ce domaine : les artistes communistes.

Avec son diplôme de la RISD en poche, une approche artistique pluggée à la source punk du DIY et une forte attirance pour le détournement des codes, Shepard Fairey se spécialise rapidement dans le sampling visuel. A l’instar des DJ du rap qui mixe des morceaux existants, l’artiste va composer autour de son icône en la mélangeant avec des éléments graphiques pioché ça et là, mais ayant déjà fait leur preuve de leur efficacité visuelle !

Au début, seul le mot GIANT est associé à la figure d’André, mais en 1995, après avoir vu le film They Live, l’artiste rajoute OBEY à ses visuels. Dans ce film à petits moyens de John Carpenter sorti en 1988, le héros découvre que nous sommes gouvernés par des aliens qui nous entourent de messages subliminaux du type « Obéissez » ou « Consommez » sur tous les panneaux publicitaires. La conjonction des deux mots OBEY et GIANT s’impose dès lors dans la plupart des œuvres de l’artiste. À partir de 1996, Shepard commence à intégrer les outils graphiques du constructivisme russe comme Alexandre Rodchenko ou Dmitri Moor.

Côté artistes c’est bien sûr Andy Warhol qui inspire le plus Shepard Fairey, pour les deux raisons suivantes : c’est lui qui démocratise la sérigraphie d’art et c’est sûrement l’un des artistes les plus prolifiques de l’histoire de l’art. Il semble qu’avec plus de 2000 visuels à son actif et tous déclinés en très grand nombre, Shepard Fairey ait fait le pari de la quantité et de l’accessibilité à tous plus que de la rareté. Il est d’ailleurs souvent comparé à Andy Warhol dans sa démarche artistique, et lui a rendu hommage à de nombreuses reprises.

Légende œuvre de section : THE DAILY SUN, 2009.
Légende œuvre du texte : Cash for Chaos, 2001.

ENGLISH VERSION

SECTION 2 ARTISTIC INFLUENCES

To create, Shepard Fairey draws, like a DJ, graphic elements from numerous works of art history, photography or communist iconography. These very strong sources of inspiration demonstrate that a work of art is built around the visual influences of the artist who creates.

Before anything else, Shepard Fairey began by creating his own icon in 1989. It is only then that he will decline the visual of his message around the idea of urban propaganda by being inspired by the masters of iconography in this field: the communist artists.

With his RISD diploma in hand, an artistic approach plugged into the punk source of DIY and a strong attraction for the detour of codes, Shepard Fairey quickly specialized in visual sampling. Like a rap DJ who mixes existing tracks, the artist will compose around his icon by mixing it with graphic elements picked up here and there, but having already proven their visual efficiency!

At the beginning, only the word GIANT is associated with the figure of André, but in 1995, after seeing the movie They Live, the artist adds OBEY to his visuals. In this small-scale film by John Carpenter released in 1988, the hero discovers that we are governed by aliens who surround us with subliminal messages such as "Obey" or "Consume" on all billboards. The conjunction of the two words OBEY and GIANT is then imposed in most of the artist's works. From 1996, Shepard began to integrate the graphic tools of Russian constructivism such as Alexander Rodchenko or Dmitri Moor.

As far as artists are concerned, it is of course Andy Warhol who inspires Shepard Fairey the most, for the following two reasons: he is the one who democratized art screen printing and he is surely one of the most prolific artists in the history of art. It seems that with more than 2000 visuals to his credit and all declined in very large numbers, Shepard Fairey made the bet of the quantity and accessibility to all more than the rarity. He is often compared to Andy Warhol in his artistic approach, and has paid homage to him on many occasions.

Section caption: THE DAILY SUN, 2009.
Text caption: Cash for Chaos, 2001.

Shepard Fairey, Skate

SECTION 6

SKATE

La découverte du skateboard au cours de son adolescence a marqué un tournant capital dans la vie de l’artiste. Pour lui, cela va au-delà d’un simple sport ; c’est une obsession, une culture qui a considérablement influencé sa carrière artistique. Ses œuvres sont très souvent porteuses de l’esprit DIY (Do It Yourself ) souvent associé au mouvement Punk : Low tech is king !

Ses œuvres sont très souvent porteuses d’un « esprit skate », même quand elles ne sont pas issues de commandes de grandes marques de skateboard. Shepard Fairey pratique le skateboard depuis son adolescence et ce sport devient vite une obsession pour lui. Dès lors, l’objet ne va plus lâcher l’artiste tout au long de sa carrière. Il pratique la discipline assidûment durant ses années d’études et s’investit avec la scène locale de la ville de Providence où est située son Université.

En 1995 il produit à son compte le film Attention Deficiency Disorder présenté ici. Son admiration pour les skateurs professionnels lui permettra de lier quelques solides amitiés, comme avec Andy Howell (avec lequel il créera sa première agence de communication), Jim Muir ou Jay Adams (deux des éminents skaters du team Z-Boys documenté dans le film Lords of Dogtown).

Bon skater lui-même (sa partie dans la vidéo est tout à fait correcte pour l’époque), Shepard reconnaît l’influence que cette discipline aura eue sur sa carrière, que ce soit au travers des graphiques des planches ou l’esprit punk DIY (Do It Yourself) associé à la discipline. Si ses collaborations avec les marques de skate Stereo, Real et Plan B sont les plus emblématiques, il signe de nombreux pro modèles pour des stars comme Natas Kaupas ou Salman Agah.

Mais c’est aussi l’objet skateboard en tant que tel que l’artiste va investir comme support à sa créativité. De nombreuses versions de ses œuvres les plus connues termineront comme décos de planches pour arriver en skateshops et/ou en galeries… Encore une bonne manière d’aller à la rencontre du public par une voie jusqu’alors peu explorée !

Légende œuvre de section : Peace girl, 2005.
Légende œuvre de section : Snoop D-O Double G, 2022.

ENGLISH VERSION

SECTION 6 SKATEBOARDING

The discovery of skateboarding as a teenager was a major turning point in the artist's life. For him, it's more than just a sport; it's an obsession, a culture that has greatly influenced his artistic career. His works are very often carriers of the DIY (Do It Yourself) spirit often associated with the Punk movement: Low tech is king!

His works are very often bearers of a "skateboard spirit", even when they are not the result of commissions from major skateboard brands. Shepard Fairey has been skateboarding since he was a teenager and the sport quickly became an obsession for him. From then on, the object will not let go of the artist throughout his career. He practiced the discipline assiduously during his years of study and became involved with the local scene of the city of Providence where his university is located.

In 1995 he produced the film Attention Deficiency Disorder presented here. His admiration for professional skateboarders will allow him to make some solid friendships, like with Andy Howell (with whom he will create his first communication agency), Jim Muir or Jay Adams (two of the eminent skaters of the Z-Boys team documented in the film Lords of Dogtown).

A good skater himself (his part in the video is quite correct for the time), Shepard acknowledges the influence that this discipline has had on his career, whether through the graphics of the boards or the punk DIY (Do It Yourself) spirit associated with the discipline. Even though the collaborations with the skate brands Stereo, Real and Plan B are the most emblematic, he also signs many pro models for stars lika Natas Kaupas or Salman Agah.

But it is also the skateboard object as such that the artist will invest as a support to his creativity. Many versions of his most famous works will end up as decorations of boards to arrive in skateshops and / or galleries ... Another good way to meet the public by a way hitherto unexplored!

Section caption: Peace girl, 2005.
Text caption: Snoop D-O Double G, 2022.

Shepard Fairey, engagé pour la paix

SECTION 10

ENGAGÉ POUR LA PAIX

L’artiste est conscient de la capacité de l’art à véhiculer des messages qui pourront être reçus par le plus grand nombre. Son travail est une participation active à l’éducation et à l’amélioration de la société. C’est pourquoi il dédie régulièrement des œuvres à des associations humanitaires. Depuis 2010, il réalise régulièrement de grandes fresques murales qui sont autant d’œuvres à destination universelle et porteuses d’un message d’apaisement.

Dans sa démarche de participation active à l’éducation et à l’amélioration de notre société, Shepard Fairey réalise depuis 2010 de grands murs dans différentes villes qui l’invitent à intervenir. Le thème représenté est toujours une question cruciale, et très souvent l’artiste réalise une œuvre à destination universelle porteuse d’un message d’apaisement.

La paix étant aussi la résultante de l’éducation, de l’ouverture sur le monde et de la tolérance, ce sont régulièrement des œuvres traitant de ces sujets que l’on retrouve au format XXL. De Los Angeles à Paris, en passant par Copenhague, Berlin ou Grenoble, Shepard réalise entre trois et cinq grands murs par an depuis 2013, participant ainsi à sa manière à l’embellissement des villes et à l’envoi de messages positifs - disponibles 24h/24h - à l’attention de tous.

L’autre facette de l’implication de l’artiste pour la paix se trouve dans ses très nombreuses participations à des programmes de sensibilisation du grand public à de bonnes causes. Le print HOPE for Darfur (2007) et la série de quatre œuvres (réalisée en collaboration avec d’autres artistes en 2008) permettront de récolter plus de 100 000 $ de fonds pour l’association HOPE (Helping Other People Everywhere) et de participer à la dénonciation du génocide au Soudan.

Le nombre d’œuvres ainsi réalisées au profit d’associations humanitaires dépasse la dizaine chaque année, et toutes ne sont pas forcément visibles sur le site de l’artiste. Parmi les causes emblématiques, on notera Dark Wave Rising Sun éditée en 2011 au profit de la Croix Rouge Japonaise suite à la catastrophe de Fukushima, Peace and Justice Haïti suite au tremblement de terre de 2013, ou des œuvres plus discrètes au profit du River Phoenix Center for Peacebuilding en 2012. Shepard s’engage aussi au coté de la fondation de David Lynch pour une éducation fondée sur la conscience et pour la paix mondiale ou encore pour les droits des immigrés avec la série Immigration Reform Now ! de 2009.
La générosité de l’artiste est aussi grande que discrète…

Légende œuvre de section : Global warning (Andy Warhol Edition), 2009.
Légende œuvre du texte : University Dignity, Letterpress, 2022.

ENGLISH VERSION

SECTION 10 COMMITTED TO PEACE

The artist is aware of the capacity of art to convey messages that can be received by the greatest number of people. His work is an active participation in the education and improvement of society. This is why he regularly dedicates works to humanitarian associations. Since 2010, he regularly creates large murals which are works of universal destination and bear a message of appeasement.

In his approach of active participation in the education and improvement of our society, Shepard Fairey realizes since 2010 large walls in different cities that invite him to intervene. The theme represented is always a crucial issue, and very often the artist creates a work with a universal destination carrying a message of peace.

Peace being also the result of education, openness to the world and tolerance, it is regularly works dealing with these subjects that we find in XXL format. From Los Angeles to Paris, via Copenhagen, Berlin or Grenoble, Shepard has been creating between three and five large walls per year since 2013, participating in his own way in the beautification of cities and sending positive messages - available 24 hours a day - to everyone.

The other facet of the artist's involvement for peace can be found in his numerous participations in programs to raise public awareness for good causes. The HOPE for Darfur print (2007) and the series of four works (produced in collaboration with other artists in 2008) will raise over $100,000 for HOPE (Helping Other People Everywhere) and help to denounce the genocide in Sudan.

The number of works created for humanitarian associations exceeds ten each year, and not all of them are visible on the artist's website. Among the emblematic causes, we note Dark Wave Rising Sun published in 2011 for the benefit of the Japanese Red Cross following the Fukushima disaster, Peace and Justice Haiti following the earthquake of 2013, or more discreet works for the benefit of the River Phoenix Center for Peacebuilding in 2012. Shepard is also committed to David Lynch's Foundation for Consciousness-Based Education and World Peace and to immigrant rights with the 2009 Immigration Reform Now! series.
The generosity of the artist is as great as it is discreet...

Section caption: Global warning (Andy Warhol Edition), 2009.
Text caption: University Dignity, Letterpress, 2022.

Obey, propagande visuelle

SECTION 3

PROPAGANDE VISUELLE

En ayant créé une image devenue virale, Shepard Fairey a bien conscience de se rapprocher d’un processus de propagande. Finalement, il œuvre comme le font les grandes marques pour leur stratégie de communication… Seulement, en ce qui le concerne, la renommée ainsi acquise lui permet de diffuser ses messages et de nous
faire réfléchir sur le sens des images.

"Propaganda is to a democracy what the bludgeon is to a totalitarian state"
« La propagande est à la démocratie ce que la matraque est à l’état totalitaire »
Noam Chomsky

Si cette phrase du philosophe américain Noam Chomsky n’est pas à l’origine du travail de Shepard Fairey, elle en résume le sens. L’artiste apparaît alors comme un acteur important de la démocratie américaine, et donc mondiale, étant donné l’impact de ce pays sur l’échiquier géopolitique.

Le but et le résultat de 34 années de travail acharné est votre présence en ces lieux !... Toutes les sessions de collage sauvage dans l’espace public puis, de façon légale avec la reconnaissance des médias et des institutions, résulte sur une notoriété qui permet à l’artiste de toucher un nouveau public. Shepard Fairey n’a eu de cesse d’organiser cette rencontre entre ses images – plus ou moins politiques – et le plus grand nombre de public.
Cette rencontre vise à faire réfléchir chacun de nous sur le sens des images, sur leur place dans l’espace public, ainsi que sur la démarche de l’artiste.

La fabrication d’une icône picturale, le sens associé à celle-ci et sa diffusion, sont les clés de la communication des grandes marques. Là où – par exemple – la marque Nike réussit à adresser son logo et ses « valeurs » à une large communauté de personnes très différentes (des golfeurs aux enfants des cités les plus défavorisées), Shepard Fairey s’emploie lui à montrer à tous son icône dans le but de nous faire réfléchir sur notre statut de cible de la publicité consumériste ou politique. Et c’est grâce à la technique du concept de propagande qu’il parvient à ses fins. Stratégiquement, il dessine ses visuels afin de stimuler une réaction chez le public. Le matraquage visuel que nous subissons tous avec la publicité trouve un alter-ego libérateur avec ses œuvres qui ne vendent rien d’autre qu’une invitation à penser. Du petit sticker aux monumentales fresques en passant par le collage sauvage Shepard Fairey s’adresse à tous en deux temps. Le premier est celui de la rencontre avec son travail, sa reconnaissance graphique afin que l’on s’imprègne de ses codes graphiques. Le second, une fois ses œuvres reconnaissables du premier coup d’œil, s’adresse à l’individu et ses convictions, l’invitant à réfléchir sur le sens du message visuel proposé. A chaque fois, l’artiste vient expliquer son propos afin que l’on puisse le comprendre sans équivoque, et se positionner, réfléchir, échanger sur le sujet alors proposé.

Sur l’œuvre Freedom of the Press de 2010, l’artiste écrit la phrase “Freedom of the press is guaranteed to those who own one” traduisez « La liberté de la presse est garantie à ceux qui la possède »… En devenant autonome quant à la production de ses œuvres et la diffusion de celles-ci, l’artiste devient lui-même un média à part entière. Ce média indépendant, devient dès lors très difficile à censurer, surtout lorsqu’il acquiert le statut de star internationale du plus grand mouvement artistique du 21ème siècle. Il peut dès lors continuer son travail de militant de manière beaucoup plus efficace puisque dorénavant, il est invité à le faire !

Légende œuvre de section : Sticker Kit Print, 2009.
Légende œuvre du texte : WORKER, 2000.

ENGLISH VERSION

SECTION 3 VISUAL PROPAGANDA

By having created an image that has gone viral, Shepard Fairey is well aware that he is approaching a process of propaganda. In the end, he works like the big brands do for their communication strategy... Only, as far as he is concerned, the fame he has acquired allows him to spread his messages and to make us think about the meaning of images.
to make us think about the meaning of images.

"Propaganda is to a democracy what the bludgeon is to a totalitarian state"
Noam Chomsky

If this sentence of the American philosopher Noam Chomsky is not at the origin of Shepard Fairey's work, it summarizes its meaning. The artist appears as an important actor of the American democracy, and thus worldwide, given the impact of this country on the geopolitical chessboard.

The goal and the result of 34 years of hard work is your presence here!... All the wild collage sessions in the public space and then, legally with the recognition of the media and institutions, results in a notoriety that allows the artist to reach a new audience. Shepard Fairey has never ceased to organize this meeting between his images - more or less political - and the largest number of people.
This meeting aims to make each of us reflect on the meaning of images, on their place in the public space, as well as on the artist's approach.

The making of a pictorial icon, the meaning associated with it and its diffusion, are the keys to the communication of big brands. Where - for example - the Nike brand succeeds in addressing its logo and its "values" to a large community of very different people (from golfers to the children of the most underprivileged cities), Shepard Fairey endeavors to show his icon to everyone with the aim of making us reflect on our status as targets of consumer or political advertising. And it is thanks to the technique of the concept of propaganda that he achieves his goals. Strategically, he designs his visuals to stimulate a reaction in the public. The visual bludgeoning that we all undergo with advertising finds a liberating alter-ego with his works that sell nothing but an invitation to think. From the small sticker to the monumental frescoes and the wild collage, Shepard Fairey addresses everyone in two stages. The first is the encounter with his work, his graphic recognition so that we can imbibe his graphic codes. The second, once his works are recognizable at first glance, addresses the individual and his convictions, inviting him to reflect on the meaning of the proposed visual message. Each time, the artist comes to explain his purpose so that one can understand it without equivocation, and to position oneself, to reflect, to exchange on the subject then proposed.

On the work Freedom of the Press of 2010, the artist writes the sentence "Freedom of the press is guaranteed to those who own one" translated "Freedom of the press is guaranteed to those who own it" ... By becoming autonomous in the production of his works and the dissemination of them, the artist becomes himself a media in its own right. This independent media becomes very difficult to censor, especially when he acquires the status of international star of the greatest artistic movement of the 21st century. He can then continue his work as an activist in a much more effective way since from now on, he is invited to do so!

Section caption: Sticker Kit Print, 2009.
Text caption: WORKER, 2000.

Shepard Fairey, Musique

SECTION 7

MUSIQUE

La musique est très présente dans le travail de Shepard Fairey : dès ses débuts, il réalise des sérigraphies notamment en l’honneur de groupes de rock. Au début des années 2000, des artistes du mouvement rap intègrent son travail. La musique peut également se retrouver dans la matérialité des œuvres, lorsqu’il travaille sur des formats de pochettes de vinyles. The Beatles Set est une série majeure aussi bien au sein de sa carrière qu’à l’échelle de l’histoire du street art.

La musique accompagne de manière intime le travail de Shepard Fairey depuis ses débuts, voici une chronologie de l’évolution des sujets qu’il va traiter en 34 années de carrière :

1994 - 1999
Sérigraphies “tirées” à la main, pièces rares et rock n’ roll.

Parmi les premières œuvres que Shepard Fairey va créer, les sérigraphies ayant un rapport avec la musique sont nombreuses, comme les pièces rarissime Giant Heavy Metal de 94 ou Unsane en 95, mais c’est The Beatles Set, considéré comme le graal par les spécialistes du travail de l’artiste, qui est une pièce majeure de l’histoire du Street Art. Cette série réalisée à la main entre 1996 et 1997 est la première série de 4 œuvres autour d’un même sujet. S’appuyant sur les quatre portraits des Beatles réalisés par le photographe John Kelly et figurant dans le 10ème album du groupe légendaire, Shepard Fairey réinterprète John, Paul, Ringo et … André à la place de George Harrison. Outre l’aspect extrêmement rare de la série avec The 5th Beatles tirée uniquement à 14 exemplaires, l’ensemble montre le côté sauvage du street artiste, qu’il explique ainsi : « Avec la série des Beatles, j’ai détourné un sujet plus culturel qu’André le Géant ou que le catch professionnel. Dans un sens, les Beatles sont une telle institution de culture populaire, tellement vénérée, que remplacer le visage de George Harrison par celui d’André est irrévérencieux. Mais comme tout le monde n’associe que des ondes positives autour des Beatles, il y avait quelque chose qui relève de l’euphorie pavlovienne à produire simplement les portraits des Beatles et d’y associer André. C’était l’une de mes séries les plus recherchées, mais aussi un bon exemple de réinterprétation culturelle et du bénéfice intellectuel que cela peut générer. C’est aussi usuel dans l’art, il y a beaucoup de réinterprétation dans le domaine de la culture. »

2000 - 2002
L’arrivée de la production mécanique, pièces rares, Punk & Rock n’ Roll!

Lorsque Joe Strummer meurt en 2002, Shepard réalise sa série Punk Set, dont Henry Rollins fait partie. Le chanteur du groupe Black Flag puis de The Rollins Band est une figure qui accompagne Shepard Fairey depuis ses débuts. Militant de la première heure, il est aussi une bête de travail comme l’artiste !

Shepard voue aussi une certaine fascination aux Sex Pistols, ainsi qu’au père de l’iconographie Punk anglaise : Jamie Reid, dont on retrouve l’influence dans certaines œuvres. L’artiste s’intéresse aussi à l’authenticité des artistes, comme Sid Vicious par exemple, vivant sans compromis, faisant et étant ce qu’il chante, en totale adéquation avec le message qu’il délivrerait à son public ou à la société. Cette démonstration d’honnêteté, matérialisée par l’adéquation entre le message porté par un artiste et le comportement de celui-ci se retrouve chez quasiment tous les artistes que Shepard Fairey aura iconifié jusque-là.

2003 - 2008
RAP, Punk & Rock n’ Roll!

Le Rap fait son apparition dans l’univers graphique de l’artiste. Public Enemy est le premier groupe à recevoir les faveurs de Shepard Fairey. Rick Slick, Biggie, LLCoolJ et Tupac Shakur sont les suivants dans The Rappers Set édité entre 2003 et 2004. L’engouement pour ces artistes est très fort à l’époque, et les œuvres sont achetées par des fans qui ne sont pas prêts à lâcher leur trésor. Quasiment impossible à trouver sur le second marché ! Shepard est aussi de plus en plus pris par ses campagnes politiques anti Bush ayant ainsi moins de temps à consacrer à la musique.

2009 – 2010
Suite à l’élection de Barack Obama dont Shepard Fairey signe le portrait de campagne, le sujet de prédilection de l’artiste – l’engagement politique – disparaît. Autant l’administration Bush aura inspiré l’artiste, autant la victoire de son champion le prive d’une manne de production intellectuelle. Bizarrement, une dizaine de sérigraphies seulement ayant pour thème la musique seront produites en 2009 sur les 108 réalisées dans l’année. Idem pour 2010, où seulement 15 pièces seront réalisées dont la série « canvas », créée à partir d’œuvres uniques, ensuite éditées en sérigraphies. La si faible production de l’artiste s’explique peut-être par le fait que Shepard prépare une grosse exposition autour de la musique, avec un parti pris audacieux…

2011 – 2014
L’exposition Révolution présentée à Los Angeles fin 2011, puis à New York, compile deux séries de 36 œuvres au format de pochettes de 45 tours. Combinaisons intelligentes de graphisme, d’images déjà créées par l’artiste ou de nouveaux sujets, les 72 œuvres nous transportent chez un disquaire imaginaire, chez qui l’on découvrirait autant d’albums inédits, autant de séries hors commerce, de pépites rares et précieuses. Certaines des œuvres seront éditées en plus grands formats pour devenir des « master pieces »…
Le succès est au rendez-vous et Shepard Fairey renouvelle l’expérience avec un nouveau coffret de 50 pièces en 2014, retraçant d’un seul coup l’histoire de la musique et ses 25 années de productions visuelles !

2015 – 2018
Ces quatre années pourraient s’intituler “A Tribute to my heroes” : Henri Rollins, Black Sabbath, Bad Brain, Blondie, Bob Marley, Joan Jett, George Clinton, Ice-T, Joe Strummer, Johnny Cash, the music of David Lynch, The Misfits, Public Enemy, Chuck D ou Youth Brigade sont mis à l’honneur par l’artiste. Autant de musiciens engagés que Shepard Fairey affectionne depuis son adolescence.

2019 - 2023
Rap, Reggae, Punk et Rock n’auront jamais fait aussi bon ménage !

Shepard Fairey continue de rendre hommage à ses stars, pour la plupart devenu des amis, qu’il côtoie désormais depuis de nombreuses années.

La Musique a donc toujours, et très directement, inspiré Shepard Fairey et ce, quel qu’en ce soit le style, mais toujours autour de paroles explicites !

« La musique m’a beaucoup appris à connecter avec une large audience. La musique est universelle. J’ai eu de très fortes sensations avec l’art dans ma vie, et plus particulièrement dans la rue, mais presque rien que je puisse comparer à la première fois que j’ai entendu les bruits de pas et le premier accord des Sex Pistols de Holidays in the Sun, ou les alarmes des raids aériens faisant le lien entre Too Black, Too Strong et It Takes A Nation of Millions to Hold Us Back de Public Enemy, ou encore le cri d’intro de la guitare du morceau Rise Above de Black Flag. La musique est viscérale, mais elle a aussi la puissance colossale des paroles, des textes, de leur engagement politique et il y a aussi la personnalité des musiciens.

La réalisation des pochettes de disques a toujours été d’une grande importance pour de la bonne musique. Il y a quelque chose de subversif à créer des visuels attractifs avec des idées provocantes, ou des visuels provocants avec des idées séduisantes. Une audience qui cherche avant tout à s’évader ne s’attend pas à une confrontation ou un appel à l’action, mais je suis sûr que la meilleure musique, et le meilleur art, peuvent délivrer les deux. On peut appeler cette approche Hi-brow/Low-Fi ou Lowbrow/Hi-Fi, mais en tout cas, j’essaye de capturer dans mon travail la même énergie et l’esprit qui rendent la musique si puissante ».
- Shepard Fairey

Légende œuvre de section : Chuck D (Public Enemy), 2018.
Légende œuvre du texte : Woody Guthrie, 2012.

ENGLISH VERSION

SECTION 7 MUSIC

Music is very present in Shepard Fairey's work: from the very beginning, he made silkscreens in honor of rock bands. In the early 2000s, artists from the rap movement integrated his work. Music can also be found in the materiality of the works, when he works on formats of vinyl sleeves. The Beatles Set is a major series both in his career and in the history of street art.

Music has been an intimate part of Shepard Fairey's work since the beginning. Here is a chronology of the evolution of the subjects he has dealt with in his 34 year career:

1994 - 1999
Hand drawn silkscreens, rare pieces and rock n' roll.

Among the first works that Shepard Fairey will create, the serigraphs having a relationship with music are numerous, like the rare pieces Giant Heavy Metal in 94 or Unsane in 95, but it is The Beatles Set, considered as the grail by the specialists of the work of the artist, which is a major piece in the history of Street Art. This series realized by hand between 1996 and 1997 is the first series of 4 works around the same subject. Based on the four portraits of the Beatles made by photographer John Kelly and appearing in the 10th album of the legendary group, Shepard Fairey reinterprets John, Paul, Ringo and ... Andre instead of George Harrison. In addition to the extremely rare aspect of the series with The 5th Beatles drawn only to 14 copies, the set shows the wild side of the street artist, which he explains as follows: "With the Beatles series, I hijacked a more cultural subject than Andre the Giant or pro wrestling. In a way, the Beatles are such a popular culture institution, so revered, that replacing George Harrison's face with Andre's is irreverent. But since everyone associates only positive vibes around the Beatles, there was something of a Pavlovian euphoria in simply producing the Beatles portraits and associating André with them. It was one of my most sought-after series, but also a good example of cultural reinterpretation and the intellectual benefit it can generate. It's also usual in art, there's a lot of reinterpretation in culture."

2000 - 2002
The arrival of mechanical production, rare pieces, Punk & Rock n' Roll!

When Joe Strummer died in 2002, Shepard produced his Punk Set series, which included Henry Rollins. The singer of Black Flag and then of The Rollins Band is a figure who has accompanied Shepard Fairey since his beginnings. Activist of the first hour, he is also a workaholic like the artist!

Shepard is also fascinated by the Sex Pistols, as well as the father of English punk iconography: Jamie Reid, whose influence can be found in some of his works. The artist is also interested in the authenticity of artists, like Sid Vicious for example, living without compromise, doing and being what he sings, in total adequacy with the message he would deliver to his public or to society. This demonstration of honesty, materialized by the adequacy between the message carried by an artist and the behavior of this one is found in almost all the artists that Shepard Fairey will have iconified until now.

2003 - 2008
RAP, Punk & Rock n' Roll!

Rap makes its appearance in the graphic universe of the artist. Public Enemy is the first group to receive the favors of Shepard Fairey. Rick Slick, Biggie, LLCoolJ and Tupac Shakur are next in The Rappers Set published between 2003 and 2004. The craze for these artists is very strong at the time, and the works are bought by fans who are not ready to let go of their treasure. Almost impossible to find on the second market! Shepard is also more and more taken by his anti-Bush political campaigns and has less time to devote to music.

2009 - 2010
Following the election of Barack Obama, whose campaign portrait Shepard Fairey signs, the artist's favorite subject - political commitment - disappears. As much as the Bush administration inspired the artist, the victory of his champion deprived him of a manna of intellectual production. Strangely enough, only a dozen silkscreens with a music theme were produced in 2009 out of the 108 produced during the year. The same goes for 2010, when only 15 pieces will be produced, including the "canvas" series, created from single works, then published in silkscreens. The low production of the artist is perhaps explained by the fact that Shepard is preparing a large exhibition around music, with a bold bias ...

2011 - 2014
The exhibition Revolution presented in Los Angeles at the end of 2011, then in New York, compiles two series of 36 works in the format of 45 rpm record sleeves. Intelligent combinations of graphics, images already created by the artist or new subjects, the 72 works transport us to an imaginary record store, where we would discover as many previously unreleased albums, as many off-the-shelf series, rare and precious nuggets. Some of the works will be published in larger formats to become "master pieces"...
The success is there and Shepard Fairey renews the experience with a new box set of 50 pieces in 2014, retracing in one go the history of music and its 25 years of visual productions!

2015 - 2018
These four years could be entitled "A Tribute to my heroes": Henri Rollins, Black Sabbath, Bad Brain, Blondie, Bob Marley, Joan Jett, George Clinton, Ice-T, Joe Strummer, Johnny Cash, the music of David Lynch, The Misfits, Public Enemy, Chuck D or Youth Brigade are honored by the artist. So many committed musicians that Shepard Fairey likes since his adolescence.

2019 - 2023
Rap, Reggae, Punk and Rock have never been so good together!

Shepard Fairey continues to pay homage to his stars, most of whom have become friends, and whom he has worked with for many years.

Music has always directly inspired Shepard Fairey, whatever the style, but always with explicit lyrics!

"Music has taught me a lot about connecting with a wide audience. Music is universal. I've had some very strong feelings about art in my life, especially on the street, but almost nothing that I can compare to the first time I heard the footsteps and first chord of the Sex Pistols' Holidays in the Sun, or the air raid alarms linking Public Enemy's Too Black, Too Strong and It Takes A Nation of Millions to Hold Us Back, or the intro guitar scream of Black Flag's Rise Above. The music is visceral, but it also has the colossal power of the lyrics, the texts, their political commitment and there is also the personality of the musicians.

The design of the record sleeves has always been of great importance for good music. There is something subversive about creating attractive visuals with provocative ideas, or provocative visuals with seductive ideas. A primarily escapist audience doesn't expect confrontation or a call to action, but I'm sure the best music, and the best art, can deliver both. You can call this approach Hi-brow/Low-Fi or Lowbrow/Hi-Fi, but either way, I try to capture in my work the same energy and spirit that makes music so powerful.
- Shepard Fairey

Section caption: Chuck D (Public Enemy), 2018.
Text caption: Woody Guthrie, 2012.

Shepard Fairey, oeuvres originales

SECTION 11

ŒUVRES ORIGINALES

Si la sérigraphie est au cœur du travail de Shepard Fairey (toute son œuvre se développe autour de cette technique), il crée aussi des œuvres uniques ou en micro séries. Sur toile, bois ou métal, ces pièces uniques viennent compléter l’ensemble des techniques maitrisées par l’artiste.

TEXTE 1
La sérigraphie.

La sérigraphie est le premier travail et l’âme artistique de Shepard Fairey. C’est autour de cette technique artisanale et lowcost que l’artiste développera toute son œuvre. Au tout début de sa carrière, ses premières sérigraphies seront considérées comme de jolis posters, et seules quelques rares pièces seront conservées dans de bonnes conditions par leurs propriétaires, qui auront plutôt tendance à les punaiser ou les scotcher aux murs!

À la base, la sérigraphie est une technique artisanale de reproduction de motifs à l’aide de calques qui laissent passer la peinture à certains endroits uniquement. Si l’on décide de réaliser des œuvres en plusieurs couleurs, il faut autant de cadres de sérigraphie qu’il y a de couleurs. Reste ensuite à les superposer de façon très précise pour que les couleurs ne se superposent pas. C’est lors de la réalisation que de petits défauts peuvent apparaître d’une sérigraphie à l’autre, qui font tout le charme et l’authenticité des premières œuvres de l’artiste réalisées à la main, et qui confirment l’aspect artisanal et unique de l’objet.

En 2001, Shepard Fairey commence à utiliser des machines mécanisées pour produire de plus grandes séries de prints. Une fois le réglage fait, les œuvres sont produites assez rapidement, et l’épaisseur de la peinture déposée sur le papier s’affine. L’avantage de ce système est la capacité de production en quantité de la même image. Il ne reste alors plus qu’à numéroter et signer les œuvres !

Technique : l’insolation des cadres.

Le principe de la sérigraphie se rapproche beaucoup du pochoir. Mais au lieu de laisser passer la peinture à travers les trous du pochoir, on laisse passer la peinture à travers une trame en tissu.

Pour choisir là où la peinture va se diffuser, on enduit la trame d’une émulsion photosensible qui durcit à la lumière et on place le pochoir entre la trame et une source de lumière (comme celle du soleil). La partie enduite de la trame en contact avec la lumière durcit tandis que la partie protégée par le pochoir (dans l’ombre de celui-ci) reste souple. Dès que le film a durci à la lumière on nettoie à l’eau tout le cadre de sérigraphie pour faire partir la partie de l’émulsion restée souple et qui correspond exactement au pochoir. Le film « insolé » par la lumière ne laisse passer la peinture que là où l’image était projetée. Il ne reste plus qu’à faire pénétrer la peinture avec une raclette entre les mailles de la trame en posant celle-ci contre le papier.

TEXTE 2
Les différentes œuvres d’art que réalise Shepard Fairey.

Œuvre considérées comme multiples / multiples d’art : lorsqu’une œuvre est éditée au-delà de 10 exemplaire, elle est souvent considéré comme un multiple d’art, c’est une reproduction d’art.

Sérigraphies sur papier en édition ouverte : c’est un très joli poster sur papier épais.

Sérigraphies sur papier en édition ouverte signée : chaque impression est signée de la main de l’artiste mais n’est pas numérotée, seul l’artiste sait combien d’œuvres auront été imprimées jusqu’à ce qu’il décide de stopper l’édition.

Sérigraphies sur papier numérotées et signées : le plus souvent au format 61 x 46 cm, les éditions varient entre 20 et 800 exemplaires suivant les années et les projets. Lorsque la taille de la sérigraphie varie, le prix augmente souvent de manière proportionnelle.

Letterpress : depuis 2013, l’artiste édite entre deux et dix de ces œuvres réalisées sur une ancienne presse Gutenberg. Le papier très épais est alors embossé sur une plaque de zinc gravée. Ces œuvres sont éditées entre 300 et 500 exemplaires.

Œuvres considérées comme unique / œuvres d’art : en dessous d’un certain nombre de reproduction (généralement 10) les œuvres d’art se rangent dans la catégorie pièces uniques.

Sérigraphies sur bois : réalisées au format 61 x 46 cm, généralement en 2 exemplaires + 1 épreuve d’artiste jusqu’en 2015 puis en 6 exemplaires + 1 épreuve d’artiste.

Sérigraphies sur métal : réalisées au format 61 x 46 cm, généralement en 2 exemplaires + 1 épreuve d’artiste jusqu’en 2015 puis en 3 exemplaires + 1 épreuve d’artiste.

HPM pour Hand Paint Multiples : ce terme est inventé par Shepard Fairey pour désigner les sérigraphies ou pochoirs réalisés sur un support unique. La base de l’œuvre est réalisée à partir d’impression sur papier de riz et permet de réaliser des fonds à chaque fois uniques en superposant images et motifs de son choix. Une fois le fond réalisé, l’œuvre est sérigraphiée à la main sur ce support toujours différent.

La taille des HPM varie de 30x30 cm à 125x92 cm et les éditions fluctuent entre 2 et 19 exemplaires. Comme les fonds des œuvres sont tous différents, les œuvres sont toutes uniques.

Les Rubyliths sont les masques de sérigraphie. Ce support en polyester translucide doit son nom à sa couleur rubis. C’est la matrice du cache de sérigraphie. Découpée à la main, Shepard la reconditionne sur fond de collage (comme pour les HPM) et pose le rubylith dessus. Ce sont donc des œuvres uniques, mais elles n’ont pas forcément la taille de la sérigraphie qu’elles ont servi à réaliser car on peut les placer à la distance que l’on souhaite entre la source de lumière et le cadre de sérigraphie lors de l’insolation de celui-ci.

Les œuvres sur toile sont très souvent des pièces uniques, elles sont réalisées soit directement sur toile, soit sur un collage de papier ensuite marouflé sur toile. Elles sont généralement en trois formats : 61x46 cm, 105x76 cm ou 150x120 cm mais peuvent être de plus grand format parfois.

TEXTE 3
Comprendre le prix des sérigraphies.

La règle de base de la valeur des sérigraphies est que le prix de celles-ci est généralement basé sur la relation entre le nombre du tirage et l’année d’édition.
Plus le nombre de tirage est petit, et plus l’œuvre est ancienne, plus celle-ci vaut cher. Bien évidemment certaines œuvres très populaires deviennent des icônes et échappent à cette règle.

Les œuvres vintages: jusqu'en 2001. Ces sérigraphies sont éditées en un petit nombre d`exemplaires (entre 20 et 140) à un moment où la notoriété de l’artiste n’en était encore qu’à ses débuts. Nombre de ses beaux « posters » pour l’époque se sont retrouvés punaisés aux murs. C’est pour cela que les « Vintage Piece » en bon état de conservation s’arrachent à prix d’or.

Les œuvres iconiques : sans relation avec l’année de création ou le tirage de celles-ci, certaines œuvres deviennent des icônes.
Leur valeur échappe à toute logique de prix autre que celle de l’offre et de la demande.

Les séries de la même image : quand une image est réalisée en différentes tailles ou en différentes couleurs, avoir la série complète de l’œuvre est assez recherché. Si en plus le numéro des sérigraphies est identique (matching number) alors on se rapproche du top. Il n’est pas rare, quand une sérigraphie devient iconique, que l’artiste la réalise aussi en plus grand format (édition de 40 à 90 exemplaires) ou en offset (impression rotative) pour des grands tirages de plus de 500 exemplaires.

La taille : comme dans la plupart des cas, plus l’œuvre est grande et plus elle vaut plus cher.

AP / PP / EP et Numérotation : en plus du nombre d’impression de chaque sérigraphie, les épreuves d’artiste (AP pour Artist Proof), de l’Imprimeur (PP pour Printer Proof) et de l’éditeur éventuel (EP pour Editor Proof) peuvent être éditées. Si celles-ci devraient en théorie être numérotées (AP 4/10 par exemple), elles le sont rarement. Shepard Fairey étant son propre éditeur et imprimeur, seuls quelques AP circulent pour chaque Sérigraphie de l’artiste. Mais dès que la réalisation de la sérigraphie est sous-traitée, notamment pour les grands formats par l’excellente maison d’édition Moderne Multiple, des PP existent également.

TEXTE 4
Le prix et la valeur des œuvres de Shepard Fairey.

Shepard Fairey est l’un des rares artistes qui vend ses œuvres aussi peu cher par rapport à sa notoriété.

Ses sérigraphies, qu’il réalise au rythme d’une par semaine environ, sont mise à la vente sur son site internet entre 50 et 80$, le prix variant en fonction du nombre d’intervenants artistiques sur l’œuvre (parfois un autre artiste, parfois un photographe…) et du propos de la sérigraphie (si les bénéfices sont reversés à une association ou non).

Le jour et l’heure de la mise en vente des sérigraphies sont annoncés sur le site de l’artiste et ses réseaux sociaux. Le jour J à l’heure annoncée, la sérigraphie apparaît comme disponible sur le store du site. Où que vous soyez, si vous avez internet, l’œuvre est potentiellement achetable, mais vous avez intérêt à avoir une très bonne connexion internet et un ordinateur rapide car les 500 œuvres sont généralement achetées dans les 10 premières secondes… Et à peine la vente terminée, les premières propositions d’heureux acquéreurs fleurissent sur ebay, souvent pour – au moins – le double du prix de vente par l’artiste.

Pour les sérigraphies, on peut raisonnablement dire que, pour une œuvre en bon état d’avant 1998, les prix fluctuent entre 2 000 et 10 000€, pour celles de 1999 à 2001 entre 750 et 2 000€, de 2002 à 2005 entre 500 et 1000€, de 2005 et 2014 entre 400 et 800€ et pour les œuvres de 2015 à aujourd’hui entre 100 et 500€. Bien sûr certaines œuvres plus demandées que d’autres peuvent échapper à ces fourchettes de prix !

Concernant les œuvres originales, Shepard reste dans le même esprit que pour ses sérigraphies. S’il passe toujours par des galeries tierces pour organiser la vente de ses œuvres (même s’il pourrait totalement s’affranchir de cette commission en proposant ses œuvres directement sur son site comme il le fait avec ses sérigraphies), il tient à maîtriser exactement la valeur première de ses œuvres dont les prix varient, pour les œuvres sur bois et sur métal aux alentours de 3000 € la pièce, pour les rubylith à partir de 3500 €, les HPM au format 30 x 30 cm à 8 exemplaires sont proposés à 1500 €, les plus grands à partir de 3000 et jusqu’à 10 000 € et pour les œuvres sur toile les tarifs commencent à 30 000 € pour les formats 106 x 76cm…

Toutes ces valeurs de prix de vente par les galeries sont celles imposées par l’artiste ! Ensuite le second marché se met en place et il n’est pas rare de voir en maison de vente aux enchères ces tarifs de départ multipliés par trois ou plus pour les œuvres iconiques.

Légende œuvre de section : Bob Marley, 2014.
Légende œuvre du texte : Obey '99, 2006.

ENGLISH VERSION

SECTION 11 ORIGINAL WORKS
If silk-screening is at the heart of Shepard Fairey's work (all his work is developed around this technique), he also creates unique works or micro series. On canvas, wood or metal, these unique pieces complete the set of techniques mastered by the artist.

TEXT 1
The silk-screen printing.

Screen printing is the first work and the artistic soul of Shepard Fairey. It is around this artisanal and low-cost technique that the artist will develop all his work. At the very beginning of his career, his first silkscreens were considered pretty posters, and only a few rare pieces were kept in good condition by their owners, who tended to pin or tape them to the walls!

Basically, silk-screening is a craft technique of reproducing patterns using layers that allow paint to pass through only in certain areas. If you decide to create works in several colors, you need as many silkscreen frames as there are colors. Then you have to superimpose them in a very precise way so that the colors do not overlap. It is during the realization that small defects can appear from one silkscreen to another, which make all the charm and authenticity of the first works of the artist made by hand, and which confirm the artisanal and unique aspect of the object.

In 2001, Shepard Fairey began using mechanized machines to produce larger series of prints. Once set up, the works are produced fairly quickly, and the thickness of the paint on the paper is refined. The advantage of this system is the ability to produce a large quantity of the same image. All that remains is to number and sign the works!

Technique: the exposure of the frames.

The principle of silk-screening is very similar to stencilling. But instead of letting the paint pass through the holes of the stencil, we let the paint pass through a fabric weft.

To choose where the paint will diffuse, the screen is coated with a light-sensitive emulsion that hardens in the light and the stencil is placed between the screen and a light source (such as the sun). The coated part of the screen in contact with the light hardens while the part protected by the stencil (in the shadow of the stencil) remains soft. As soon as the film has hardened in the light, the entire screen printing frame is cleaned with water to remove the part of the emulsion that has remained soft and corresponds exactly to the stencil. The film, which has been "exposed" by the light, only allows the paint to pass through where the image was projected. The only thing left to do is to make the paint penetrate with a scraper between the mesh of the screen by placing it against the paper.

TEXT 2
The different works of art that Shepard Fairey makes.

Works considered as multiples / art multiples: when a work is edited beyond 10 copies, it is often considered as an art multiple, it is an art reproduction.

Silkscreen on paper in open edition : it is a very nice poster on thick paper.

Signed open edition silkscreen on paper : each print is signed by the artist's hand but is not numbered, only the artist knows how many works will have been printed until he decides to stop the edition.

Numbered and signed silkscreens on paper: most often in 61 x 46 cm format, the editions vary between 20 and 800 copies depending on the year and the project. When the size of the silkscreen varies, the price often increases proportionally.

Letterpress: since 2013, the artist has been publishing between two and ten of these works made on an old Gutenberg press. The very thick paper is then embossed on an engraved zinc plate. These works are edited between 300 and 500 copies.

Works considered as unique / works of art: below a certain number of reproductions (generally 10) the works of art are classified as unique pieces.

Silk-screen prints on wood : realized in the format 61 x 46 cm, generally in 2 copies + 1 artist's proof until 2015 then in 6 copies + 1 artist's proof.

Silk-screen prints on metal : realized in the format 61 x 46 cm, generally in 2 copies + 1 artist's proof until 2015 then in 3 copies + 1 artist's proof.

HPM for Hand Paint Multiples: this term was coined by Shepard Fairey to designate silkscreens or stencils made on a single support. The base of the work is made from printing on rice paper and allows the artist to create unique backgrounds by superimposing images and motifs of his choice. Once the background is made, the work is screen printed by hand on this support always different.

The size of the HPM varies from 30x30 cm to 125x92 cm and the editions fluctuate between 2 and 19 copies. As the backgrounds of the works are all different, the works are all unique.

The Rubyliths are the screen printing masks. This translucent polyester support owes its name to its ruby color. It is the matrix of the screen printing mask. Cut by hand, Shepard repackages it on a collage base (as for the HPMs) and places the rubylith on top. They are therefore unique works, but they do not necessarily have the size of the silkscreen they were used to make because they can be placed at any distance between the light source and the silkscreen frame when exposed.

The works on canvas are very often unique pieces, they are realized either directly on canvas, or on a collage of paper then pasted on canvas. They are generally in three formats: 61x46 cm, 105x76 cm or 150x120 cm but can sometimes be larger.

TEXT 3
Understanding the price of screenprints.

The basic rule of thumb for the value of screenprints is that the price of a screenprint is generally based on the relationship between the number of prints and the year of publication. The smaller the number of prints, and the older the work, the more it is worth. Of course some very popular works become icons and escape this rule.

Vintage works: until 2001. These silkscreens are published in a small number of copies (between 20 and 140) at a time when the artist's fame was still in its infancy. Many of his beautiful "posters" for the time were pinned to the walls. That's why the "Vintage Piece" in good condition are sold at a high price.

Iconic works: with no relation to the year of creation or the print run, some works become icons.

Their value escapes any logic of price other than that of supply and demand.
The series of the same image: when an image is made in different sizes or in different colors, having the complete series of the work is quite sought after. If in addition the number of the serigraphs is identical (matching number) then one approaches the top. It is not uncommon, when a silkscreen becomes iconic, for the artist to also produce it in a larger format (edition of 40 to 90 copies) or in offset (rotary printing) for large runs of more than 500 copies.

Size: as in most cases, the larger the work, the more expensive it is.

AP / PP / EP and Numbering: in addition to the number of prints for each screen print, Artist Proof (AP), Printer Proof (PP) and possible Editor Proof (EP) can be issued. Although these should in theory be numbered (AP 4/10 for example), they are rarely numbered. Shepard Fairey being his own publisher and printer, only a few AP's circulate for each of the artist's serigraphs. But as soon as the realization of the serigraphy is subcontracted, in particular for the large formats by the excellent publishing house Moderne Multiple, there are also PP.

TEXT 4
The price and value of Shepard Fairey's works.

Shepard Fairey is one of the few artists who sells his works so cheaply compared to his fame.

His silkscreens, which he produces at a rate of about one per week, are sold on his website for between $50 and $80, the price varying according to the number of artistic contributors to the work (sometimes another artist, sometimes a photographer...) and the purpose of the silkscreen (whether or not the profits are donated to an association).

The day and time of the sale of the silkscreen prints are announced on the website of the artist and his social networks. On the day, at the announced time, the silkscreen appears as available on the website store. Wherever you are, if you have internet, the work is potentially purchasable, but you'd better have a very good internet connection and a fast computer because the 500 works are usually bought in the first 10 seconds... And as soon as the sale is over, the first proposals of happy buyers blossom on ebay, often for - at least - the double of the selling price by the artist.

For silkscreens, we can reasonably say that, for a work in good condition from before 1998, prices fluctuate between 2,000 and 10,000€, for those from 1999 to 2001 between 750 and 2,000€, from 2002 to 2005 between 500 and 1,000€, from 2005 to 2014 between 400 and 800€ and for works from 2015 to today between 100 and 500€. Of course, some works that are more in demand than others may escape these price ranges!

Concerning the original works, Shepard remains in the same spirit as for his serigraphs. If he always goes through third-party galleries to organize the sale of his works (even if he could totally free himself from this commission by offering his works directly on his site as he does with his silkscreens), he wants to control exactly the primary value of his works whose prices vary, for the works on wood and metal around 3000 € the piece, for the rubylith from 3500 €, the HPM in the format 30 x 30 cm to 8 copies are proposed to 1500 €, the largest from 3000 and up to 10 000 € and for the works on canvas the rates start at 30 000 € for the formats 106 x 76cm...

All these values of sale prices by the galleries are those imposed by the artist! Then the second market takes place and it is not uncommon to see in auction houses these starting prices multiplied by three or more for iconic works.

Section caption: Bob Marley, 2014.
Text caption: Obey '99, 2006.

Shepard Fairey, communication visuelle

SECTION 4

COMMUNICATION VISUELLE

Le travail d’affichiste de l’artiste débute dans les années 90 pour des festivals de musique. Afin de pouvoir honorer toutes ses commandes, il s’entoure de trois autres artistes pour monter une première agence de communication qui sera vite remaniée suite au départ de certains membres. Les entités faisant appel aux services de Fairey sont variées : studios cinématographiques, marques de skateboard, labels musicaux ou festivals.

Quoi qu’il en soit, ses agences assurent à Shepard Fairey un revenu assez stable pour poursuivre ses créations personnelles.

Dès que Shepard Fairey maîtrise la sérigraphie, il devient un producteur d’affiches en puissance, pour la plus grande satisfaction de ses amis ou de potentiels clients. Les premières commandes à sortir de son atelier sont des affiches de concert comme pour les festivals de musique UNSANE en 1995, 96 et 97, ou les groupes de noise rock Cows (Minneapolis) en 96 et Bad Religion en 97… C’est donc tout naturellement que fin 1996 l’artiste monte l’agence de communication FBI avec le skateur/artiste/entrepreneur Andy Howell, l’artiste Dave Kinsey et Philip DeWolff. Les artistes donnent le ton en choisissant d’appeler leur agence FBI pour First Bureau of Imaging faisant autant référence à l’institution américaine qu’au Bureau Politique (Politburo) de l’URSS. Néanmoins la cohabitation d’autant de talents n’est pas sans causer certaines tensions et Andy Howell quitte en 1999 l’entreprise qui prend pour nouveau nom BLK/MRKT pour Black Market.

A l’instar de leur premier nom, Black Market (le Marché Noir) fait toujours référence à l’un des ennemis notoire de l’administration américaine notamment durant la période de la prohibition. L’agence connaît un vrai succès jusqu’en 2003, date à laquelle Shepard Fairey et Dave Kinsey décident de se séparer. Shepard conservera les locaux et la plupart du personnel de l’agence qu’il rebaptise Studio Number One tandis que Dave conserve le nom de l’agence qui se relocalise à Culver City toujours en Californie.
De 1997 à 2002 l’agence de communication permet à l’artiste de vivre tout en continuant son travail de propagande, l’argent récupéré par les trois associés leur permettant d’assumer leur travail de création personnel à côté.

Parmi les principales campagnes de communication, Shepard aura notamment créé le logo de Mozilla (la première version du navigateur web Firefox) ou la campagne de communication pour le film des studios Universal sur la vie d’Andy Kaufman Man on the Moon. Bien évidemment, il travaille aussi pour des marques de skateboard ou des labels de musique comme Sony et Virgin. Aujourd’hui les œuvres de l’artiste sont très rarement utilisées pour servir les nombreuses demandes des clients de Studio Number One, lequel a ses propres créatifs. Néanmoins, lorsqu’il s’agit de musique ou de festivals, Shepard met volontiers la main à la pâte.

Légende œuvre de section : Protect Each Other, 2017.
Légende œuvre du texte : Obey Pistols Subvert, 2001.

ENGLISH VERSION

SECTION 4 VISUAL COMMUNICATION

The artist's work as a poster artist began in the 90s for music festivals. In order to be able to fulfill all his orders, he surrounded himself with three other artists to set up a first communication agency, which was soon reorganized after the departure of some members. The entities calling on Fairey's services are varied: film studios, skateboard brands, music labels or festivals.

However, his agencies ensured that Shepard Fairey had a steady income to pursue his personal creations.

As soon as Shepard Fairey mastered screen printing, he became a potential poster producer, much to the satisfaction of his friends and potential clients. The first orders to come out of his studio were concert posters for the UNSANE music festivals in 1995, 96 and 97, or the noise rock bands Cows (Minneapolis) in 96 and Bad Religion in 97... It was therefore quite natural that at the end of 1996 the artist set up the FBI communication agency with skateboarder/artist/entrepreneur Andy Howell, artist Dave Kinsey and Philip DeWolff. The artists set the tone by choosing to call their agency FBI for First Bureau of Imaging, referring as much to the American institution as to the Political Bureau (Politburo) of the USSR. Nevertheless, the cohabitation of so many talents is not without causing some tensions and Andy Howell leaves in 1999 the company which takes for new name BLK/MRKT for Black Market.

Like their first name, Black Market always refers to one of the notorious enemies of the American administration, especially during the prohibition period. The agency was very successful until 2003, when Shepard Fairey and Dave Kinsey decided to separate. Shepard will keep the premises and most of the staff of the agency which he renames Studio Number One while Dave keeps the name of the agency which relocates to Culver City still in California. From 1997 to 2002 the agency of communication allows the artist to live while continuing his work of propaganda, the money recovered by the three associates allowing them to assume their personal work of creation in side.

Among the main communication campaigns, Shepard has created the logo of Mozilla (the first version of the Firefox web browser) or the communication campaign for the Universal Studios film on the life of Andy Kaufman Man on the Moon. Of course, he also works for skateboard brands or music labels like Sony and Virgin. Today the artist's work is very rarely used to serve the many demands of Studio Number One's clients, which has its own creative staff. However, when it comes to music and festivals, Shepard is happy to help.

Section caption: Protect Each Other, 2017.
Text caption: Obey Pistols Subvert, 2001.

Shepard Fairey, politique

SECTION 8

ART POLITIQUE

Son intérêt pour la politique, qu’elle soit américaine ou internationale, transparaît également dans ses œuvres. L’affiche réalisée à l’occasion de la première campagne électorale de Barack Obama marque un tournant dans sa carrière. Il voyait en cet homme politique une opportunité pour son pays de prospérer dans la paix. Le succès de cette affiche est tel qu’elle est devenue l’une de ses œuvres les plus connues.

TEXTE 1
A propos de la campagne pour l’élection de Barack Obama de 2008

«Je voulais faire une œuvre d'art pour Barack Obama parce que je pensais qu'un portrait emblématique de lui pouvait symboliser et amplifier l'importance de sa mission. Je crois qu’Obama guidera ce pays vers un avenir où tout le monde pourra prospérer et je devais le soutenir vigoureusement pour mes deux jeunes enfants. J'ai fait des œuvres opposées à la guerre en Irak pendant plusieurs années, et faire des œuvres pour Obama, qui s'est opposé à la guerre depuis le début, est comme faire de l'art pour la paix. Je sais que j'ai un public de jeunes amateurs d'art et je suis ravi si je peux les encourager à voir les mérites de Barack Obama »
Shepard Fairey

Lettre de Barack Obama à Shepard Fairey en date du 22 février 2008

Cher Shepard,
Je tiens à vous remercier d'avoir utilisé votre talent pour aider ma campagne. Les messages politiques dans votre travail ont encouragé les Américains à croire qu'ils peuvent aider à faire bouger le statu quo. Vos images ont un profond effet sur les personnes, qu'elles soient vues dans une galerie ou sur un panneau de signalisation. Je suis privilégié de faire partie de votre œuvre d'art et fier d'avoir votre soutien.
Je vous souhaite un succès et une créativité continus.

Sincèrement,
Barack Obama

ITW pour Esquire Magazine le 28 mai 2015

« J'ai rencontré Obama à plusieurs reprises, et je pense que c’est un être humain de qualité, mais je pense qu'il se trouve dans une position où vos actions sont en grande partie dictées par des choses hors de votre contrôle. Je ne lui donne pas carte blanche pour ne pas être plus courageux, mais je pense que tout le système a besoin d'une remise en cause et que retirer l'argent de la politique serait une très bonne première étape. »
Shepard Fairey

TEXTE 2
Outre le fait qu’intervenir dans la cité en s’adressant à tous soit un acte politique, Shepard Fairey traite aussi de sujets en liens directs avec la politique de son pays. Si beaucoup connaissent son portrait de Barack Obama en soutien à sa candidature aux élections de 2008, il existe aussi de nombreux moments de la vie politique américaine qui font l’objet d’œuvres de l’artiste. En 2011 il interpelle directement le président Obama avec un visuel pour venir en aide à la campagne Occupy Wall Street et mettra à disposition du public cinq visuels en téléchargement libre sur son site pour que tous puissent imprimer et coller ces œuvres dans la rue ou sur des pancartes de manifestation. De la même manière et la même année, il dénonce - en collaboration avec l’artiste mexicain Ernesto Yerena - les positions racistes et le non-respect des droits humanitaires les plus sacrés du sheriff Joe Arpaio, du comté de Maricopa, en Arizona.

Les quelques rares sujets concernant la politique internationale sont dédiés à des personnalités comme Aung San Suu Kyi, le Dalaï-Lama ou les bonzes birmans lors de la révolution safran de 2007…

Shepard Fairey n’a jamais soutenu la campagne d’Emmanuel Macron en 2017.

Légende œuvre de section : Liberté Egalité Fraternité, 2016.
Légende œuvre du texte : Obama HOPE, 2008.

ENGLISH VERSION

SECTION 8 POLITICAL ART

His interest in politics, whether American or international, is also reflected in his work. The poster created for Barack Obama's first election campaign marks a turning point in his career. He saw in this politician an opportunity for his country to prosper in peace. The success of this poster is such that it has become one of his most famous works.

TEXT 1
About the campaign for the election of Barack Obama in 2008

"I wanted to make an artwork for Barack Obama because I thought an iconic portrait of him could symbolize and amplify the importance of his mission. I believe Obama will lead this country into a future where everyone can prosper and I needed to support him strongly for my two young children. I have been making art opposed to the war in Iraq for many years, and making art for Obama, who has opposed the war from the beginning, is like making art for peace. I know I have an audience of young art lovers, and I'm thrilled if I can encourage them to see the merits of Barack Obama."
Shepard Fairey

Letter from Barack Obama to Shepard Fairey dated February 22, 2008

Dear Shepard,
I want to thank you for using your talent to help my campaign. The political messages in your work have encouraged Americans to believe that they can help change the status quo. Your images have a profound effect on people whether they are seen in a gallery or on a billboard. I am privileged to be a part of your artwork and proud to have your support.
I wish you continued success and creativity.

Sincerely,
Barack Obama

ITW for Esquire Magazine on May 28, 2015

"I've met Obama a number of times, and I think he's a good human being, but I think he's in a position where your actions are largely dictated by things outside your control. I'm not giving him carte blanche to not be more courageous, but I think the whole system needs a rethink and getting money out of politics would be a really good first step."
Shepard Fairey

TEXT 2
In addition to the fact that intervening in the city by addressing everyone is a political act, Shepard Fairey also deals with subjects directly related to the politics of his country. If many know his portrait of Barack Obama in support of his candidacy in the 2008 elections, there are also many moments of American political life that are the subject of works by the artist. In 2011 he directly challenges President Obama with a visual to support the Occupy Wall Street campaign and will make available to the public five visuals for free download on his website so that everyone can print and paste these works in the street or on signs of protest. In the same way and the same year, he denounces - in collaboration In the same way and in the same year, he denounces - in collaboration with the Mexican artist Ernesto Yerena - the racist positions and the non-respect of the most sacred humanitarian rights of the sheriff Joe Arpaio, of the county of Maricopa, in Arizona.

The few subjects concerning international politics are dedicated to personalities such as Aung San Suu Kyi, the Dalai Lama or the Burmese monks during the 2007 Saffron Revolution...

Shepard Fairey never supported Emmanuel Macron's campaign in 2017.

Caption section: Liberté Egalité Fraternité, 2016.
Text caption: Obama HOPE, 2008.

ENGLISH VERSION

Presentation of the Exhibition

1001 Reasons to dis(OBEY) is the largest retrospective ever produced around the artist Shepard Fairey.

From his very first sticker made in 1989 to his most recent works, the exhibition brings together more than a thousand pieces. His artistic career is presented through a lot of graphic works produced on different media, films, objects (T-shirts, skateboards …).

During a four-month period, the rooms of the Guimet Museum are filled with the works of this pioneer of street art. To enrich this experience, the visitors have the opportunity to participate in guided tours, conferences or workshops (including school workshops).